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Bourgogne-Franche-Comté : accord sur le financement de l’aéroport de Dole-Jura, propriété du département

L’aéroport de Dole-Jura et son financement sont l’objet de discorde en Bourgogne-Franche-Comté. A Tavaux, desservie par des autoroutes, et proche de Besançon et de Dijon, cette ex-piste militaire de 2 230 mètres fait figure, pour le président du conseil départemental du Jura, Clément Pernot (Les Républicains), « d’atout de désenclavement et de développement économique ». Mais l’élu, dont la collectivité est propriétaire du site depuis son transfert effectif par l’Etat le 1er janvier 2007, se heurte à un obstacle : le refus de la région Bourgogne-Franche-Comté de participer à ses coûts de fonctionnement et son peu d’empressement à en cofinancer les investissements indispensables.
L’écueil pourrait toutefois être contourné, croit M. Pernot, qui a rendu public, vendredi 8 mars, un « accord de principe » avec des métropoles et des départements voisins afin de bâtir une « alternative commune » à ce qu’il considère comme une « défaillance régionale », le seul Jura ayant déjà dépensé 38 millions d’euros pour cet équipement.
C’est en 1970 que la piste s’est muée en aéroport. Elle fut dotée d’une aérogare et d’une tour de contrôle par l’Etat, qui en confia la gestion à la chambre de commerce et d’industrie du Jura et au conseil général de l’époque. Le site reçut des charters, qui ont servi pour l’entraînement de pilotes civils et des armées de l’air française et suisse. Il hébergea durant dix ans l’Aéropostale, des entreprises s’y installèrent puis disparurent. Mais jamais l’infrastructure ne trouva son équilibre financier, d’autant que les plates-formes de Lyon-Saint-Exupéry, Bâle-Mulhouse et Genève-Cointrin répondaient à l’essentiel des besoins locaux.
Son bilan bondit pourtant de 3 446 passagers en 2001 à 137 181 passagers en 2015, année record (125 141 en 2023), grâce à la volonté d’un précédent président du Jura, le socialiste Christophe Perny, de profiter de l’essor du low cost. Accord en 2011 avec Ryanair pour des liaisons vers le Maroc et le Portugal, dessertes estivales de l’île de beauté par Air Corsica… La recette fut et demeure efficace mais sans rentabilité, ces vols dépendant de millions d’euros de subventions au grand dam de la chambre régionale des comptes.
Sollicitée par M. Pernot au motif que seuls 10 % des utilisateurs sont jurassiens, la présidente de la région, Marie-Guite Dufay, membre du Parti socialiste (PS), n’a pas cédé. « Il ne s’agit pas de transport public et nous n’avons pas vocation à soutenir l’activité commerciale d’un aéroport qui n’a pas trouvé son modèle économique. Il a une clientèle sortante qui part en vacances à bas coût, grâce aux contribuables jurassiens, mais pas de vols entrants qui feraient venir en contrepartie des touristes du nord de l’Europe chez nous… », énumère au Monde celle qui a confirmé son refus par courrier en octobre et évoque aussi le lourd bilan carbone de l’aéronautique. Elle ne cache pas son rejet d’un secteur du low cost « peu porté sur le social » et entend privilégier les transports ferroviaires du quotidien.
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